Se retrouver au bout du monde en Pays d'Apt Luberon...
Evoqué par Henri Bosco dans son double roman "Le Trestoulas L’habitant de Sivergues", l’ancien fief vaudois du Luberon, village « au bout du monde » est situé en fin de route goudronnée, en pleine nature. C’est sans nul doute le village qui a inventé « l’authentique ».
L’origine de son nom (IVe/Ve siècle) peut être attribuée à une Arlésienne, épouse de Saint Castor (évêque d’Apt) dont la famille vivait dans le Luberon. Elle aurait fondé un couvent avec six compagnes – six vierges - d’où le nom de Sivergues.
Possession des comtes de Forcalquier (XIIe siècle) Sivergues devint, après la mort du Roi René, partie intégrante du royaume de France comme l’ensemble de la Provence. En 1501, pour pallier la désertification du village, des familles de Vaudois furent invitées à venir cultiver ces terres pauvres du versant sud du massif du Luberon. En 1540, sur ordre de François Ier, la répression sanglante s’abattit sur la région et ces mêmes familles furent persécutées par Jean Maynier, baron d’Oppède.
Au cours des siècles le village connut peu d’évolutions, seules quelques habitations furent édifiées autour de l’ancienne maison fortifiée (nommée aujourd’hui le fort de l’archidiacre) par Bertrand Bot archidiacre de la Cathédrale d’Apt. Le Luberon était pauvre et la communauté de Sivergues vivait dans l'autosuffisance.
Le visiteur attentif remarquera l’oculus sur la façade modeste de l’Église Saint-Pierre-et-Sainte-Marie (fin XVIe siècle), les ruelles en calade, l’escalier sur voûte, le portail de pierre… A 45mn à pied du village, au Castellas, subsistent les ruines d’un château médiéval et d’une église du XIIIe siècle (Saint Trophime), des maisons des XVIe et XVIIe siècles et l'enclos du cimetière vaudois qui témoignent de l'histoire tourmentée des Protestants en Provence. Sivergues est le point de départ de nombreuses randonnées dans une nature sauvage et préservée vers l’Aiguebrun, Buoux et le plateau des Claparèdes, sur le GR9 qui traverse la commune.